Echos cliniques – octobre 2022
Nous sommes heureux de vous informer sur la science de l’analyse des mouvements oculaires. Chaque mois, nous vous tenons informés des dernières nouvelles partagées par la communauté scientifique. Le bulletin de ce mois concerne l’analyse du mouvement des yeux dans le diagnostic et le suivi des commotions cérébrales.
Bonne lecture et merci !
L’équipe P3Lab
*neuroClues n’est pas encore disponible à la vente et sera prochainement soumis à des investigations cliniques.
Commotion cérébrale
Une commotion cérébrale désigne un traumatisme cranien reçu au niveau de la tête, suite à un coup ou à une chute. Il s’agit d’un impact important et le cerveau est mobile à l’intérieur du crâne. Ce mouvement peut engendrer des dommages aux cellules du cerveau et des modifications chimiques. La commotion cérébrale est parfois appelée traumatisme crânien léger.
Souvent présentée comme une « épidémie silencieuse », avec une incidence de plus de 6 millions de cas par an aux Etats-Unis, la commotion cérébrale est difficile à diagnostiquer: les praticiens se basent sur des symptômes qui peuvent apparaitre parfois longtemps après le traumatisme. Cependant, au vu des risques auxquels s’exposent les patients, les médecins du sport et les associations sont à la recherche de méthodes permettant d’objectiver la détection de la commotion chez les patients.
Pertinence de l’analyse du mouvement des yeux dans la commotion cérébrale
La relation entre le mouvement des yeux et la commotion cérébrale a été étudiée principalement dans une perspective clinique. Dans la revue de littérature ci-dessous, nous avons sélectionné des articles montrant la pertinence de l’étude du mouvement des yeux dans l’évaluation quantitative et rapide et le suivi des patients qui ont subi un traumatisme.
Le premier article montre les promesses de l’oculomotricité pour la détection de commotions directement sur le terrain sportif, le second article pour le suivi des patients lors de la consultation et le troisième article montre les bénéfices de l’oculomotricité associé aux outils de diagnostics standards pour le suivi des patients.
1. Fixation du mouvement des yeux suite à une commotion cérébrale
Des chercheurs ont trouvé que la stabilité du regard lors de la fixation est altérée lors d’une commotion cérébrale. Ce défaut de stabilité du regard est plus proéminent lorsque que la position du regard est au repos (position centrale du regard). Cette spécificité du test suggère que l’optimisation du test pourrait améliorer la différentiation.
Le groupe « Commotion » est présent en rouge et le groupe « Contrôle » en bleu. Les barres d’erreur sont ±SD. La figure (a) montre les résultats pour le test de fixation au centre de l’image et la figure (b) pour le test de fixation en périphérie.
La fixation du mouvement des yeux mesurés dans une période aigüe ou subaigüe du rétablissement pourrait offrir une évaluation rapide (< 3 minutes), objective, sensitive et précise d’un dysfonctionnement des yeux.
L’évaluation de la commotion cérébrale requiert des évaluations dans des domaines multiples parce que les profiles cliniques sont hétérogènes. Alors que certains sujets montrent des signes de rétablissement dans la semaine du traumatisme, d’autres sont confrontés à des prolongement de cette période. Les métriques de performance du suivi des yeux peuvent servir de biomarqueurs pour les symptômes de la commotion impliquant les troubles de l’attention comme la cause de la pathologie.
2. Association de la métrique du suivi visuel avec la symptomatologie post-commotionnelle
Les résultats des chercheurs suggèrent que les biomarqueurs oculomoteurs reflètent les symptômes cliniques lorsque l’évaluation a lieu dans les deux semaines suivant la commotion.
3. Evaluation du suivi des performances oculomotrices avec IRMf dans la phase de commotion subaigüe
Des études récentes ont montré que 3 tests sur 7 (antisaccade, saccade, et saccade guidée par la mémoire) administrés montrent des différences significatives entre le groupe avec commotion et le groupe de contrôle.
Des différences significatives sont observées dans le cas de 3 tâches oculomotrices (antisaccade, saccade volontairement déclenchées et saccade mémorisée) entre le groupe de contrôle et le groupe avec les sujets qui présentent une commotion
Même 30 jours après le traumatisme sans symptôme clinique, les techniques avancées ont permis de détecter des altérations fines dans le cerveau atteint de commotion. Ainsi, la technique d’imagerie médicale comme l’IMRf utilisée avec une évaluation des performances oculomotrices pourraient être bénéfiques dans la gestion clinique de la commotion.
Vous voulez en savoir plus ?
Nos experts ont rassemblé une liste d’articles scientifiques sur l’analyse du mouvement des yeux pour le diagnostic différentiel de l’Atrophie Multisystématisée. Contactez nous pour recevoir votre copie.